L’automédication ou une cascade de droits bafoués ?

Par Myrethe A. et Monique A.

Décortiquons cette pratique enracinée en chacun de nous telle une tradition ancestrale sous la lumière d’un point de vue différent. Et si les choses n’étaient pas ce que nous croyons ? Et si ce n’était pas qu’un vilain tic dont on n’arrive pas à se débarrasser… Et si la cause était bien plus profonde : Et si tout était parti d’une cascade de droits bafoués…

Dès  nos premiers efforts de mémorisation en classe de CE1 à l’école primaire, nous avons tous récité en EST les cinq besoins fondamentaux : se nourrir, se vêtir, se loger, s’instruire et se soigner.

Alors se soigner…On en parle avec un jeu de questions-réponses qui nous l’espérons nous permettra de répondre à notre thématique.

Qui ?

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Autant que nous sommes en notre qualité d’humain, nous avons droit aux soins, mais ce droit naturel est-il effectif dans toutes les couches de nos communautés ?

La non effectivité de l’accès au soin de santé pour tous fait partie des inégalités sociales de la santé. C’est bien une triste réalité mais tout le monde n’a pas les moyens de se soigner. En effet, là ou se nourrir pose problème ; se faire soigner peut bien attendre. De plus, l’absence quasi totale de système social de sécurité sanitaire rend impossible l’accès aux soins de santé pour les plus démunis. Et même pour ceux qui ont des revenus moyens certains services de santé peuvent très vite se révéler être un luxe. 

Comment se soigne-t-on dans ces conditions ?

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On en parle autour de soi et quelqu’un finit par nous indiquer un médicament qu’il a utilisé pour les même maux ; Ou on se rappelle d’un médicament qu’on avait déjà pris pour les mêmes symptômes, prescrit par le médecin l’une des rares fois où l’on a pu se faire soigner convenablement. L’aspect le plus dangereux est que toujours dans le but de ne pas beaucoup dépenser ; on s’approvisionne à l’étalage, au marché ou dans la rue avec des posologies attribuées par la vendeuse de médicament illicite ou du faux agent de santé désormais mués en notre agent de santé professionnel. Il se pose ici le problème de l’exercice illégal de la médecine et de la pharmacie.

Pourquoi ?

Dans une perspective globale du soin, il est impératif de prendre soin de soi quotidiennement pour s’assurer une bonne santé.  Une chose est de savoir qu’on est malade et l’autre de savoir de quoi on souffre. Le diagnostic est tout un processus depuis l’interrogatoire, en passant par les examens clinique et  paraclinique dont la finalité est de pouvoir par élimination des hypothèses diagnostiques retrouver la plus plausible et orienter le soin. Rester à la maison et décider sans aucune compétence de prendre des médicaments parce qu’on aurait reconnu un seul signe ne serait-il pas un comportement suicidaire?

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Et nous laissons ainsi place au plus dangereux médecin de tous les temps : GOOGLE… Avec aux premières loges, nos chers autodidactes proclamés; diagnostic et traitement en main au bout d’un clic.  Encore un autre droit de bafoué…Celui d’avoir une information sure et fiable.

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La désinformation dans le monde de la santé est une véritable atteinte aux droits des individus.

Quand ?

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La faible situation économique du malade, la peur, les convictions personnelles, l’éducation, le contexte socio-culturel influent sur le moment de consultation. Tant de symptômes banalisés mais qui peuvent cacher des maladies graves. Conséquence : on finit par consulter tard, parfois bien trop tard et parmi l’une des raisons en première loge : le manque de moyens financiers. On met ainsi le doigt sur : l’absence du partage équitable des ressources qui pour nous explique les conditions socio-économiques misérables .

Par qui ?

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Le soin est la résultante des compétences et de savoir-faire de différents agents de santé, chacun dans son domaine d’intervention. Mais nos pays ont-ils suffisamment de ressources humaines et matérielles en matière de santé ?  Par ailleurs, la fuite des cerveaux est aujourd’hui plus que jamais une réalité… Eh oui…Nous sommes bien loin de l’autosuffisance sanitaire.

De quoi s’agit-il ?

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Selon l’OMS, l’automédication consiste dans le fait qu’un individu recourt à un médicament de sa propre initiative ou de celle d’un proche, dans le but de soigner une affection ou un symptôme qu’il a lui-même identifié, sans avoir recours à un professionnel de santé.

Les risques liés à cette pratique sont multiples : aggravation de la pathologie existante, risque d’intoxication, d’insuffisance rénale, d’hépatite médicamenteuse, pour ne citer que ceux-là…

Que retenir ?

Ainsi de cette analyse singulière de ce phénomène auquel nous faisons face chaque jour dans notre pratique quotidienne il en ressort les problématiques ci-après :

  • La non effectivité de l’accès au soin de santé pour tous
  • L’absence quasi totale d’un système social de sécurité sanitaire
  • Le problème de l’exercice illégal de la médecine et de la pharmacie
  • La désinformation dans le monde de la santé
  • L’absence du partage équitable des ressources
  • L’absence d’une autosuffisance sanitaire.

Pourtant il s’agit là de droits essentiels qu’il est important de garantir à chaque citoyen.

L’automédication, cette pratique pour laquelle nous blâmons bien souvent nos patients n’est-il donc en fait que la résultante d’une cascade de droits bafoués ???

Comment pouvons-nous participer à réduire ces inégalités sociales en santé ?

Et vous qu’en pensez-vous… ?                                             

A bientôt sur GUINKOKOKO                                                               

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